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Livres

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on April 2, 2008 at 2:24:55 pm
 

Cette rubrique est destinée à rendre compte des livres de Henri Thomas.

Les articles de journaux sont classés par ordre chronologique, les plus récents étant en haut de page.

Si des articles manquent, on peut m'en adresser sous forme éléctronique. Merci aux auteurs, aux rédactions et aux lecteurs du site qui pourraient compléter cette modeste anthologie critique.

Tout membre de S.H.T est invité à envoyer une note de lecture ou une étude que celles-ci soient, inédites ou non.

Mise à jour,le 4 avril 2008

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Maxime Caron, Bruno Broyart, Joanna Leary, Louise Herlin

 

Choix de lettres,1923-1993, Gallimard, 544 pages, 31,50 euros

De profundis Americæ, Le Temps qu'il fait, 208 pages, 18 euros

 

Maxime Caron a consacré, dans la revue La Polygraphe, Hiver 2003, une étude qui dépasse les dimensions de la simple note de lecture, nous renvoyons donc le lecteur à la rubrique Essais sur Thomas

 

 

Saluons une revue très attentive à Henri Thomas, Le Matricule des Anges (http://www.lmda.net/), Benoît Broyart a écrit, Numéro 46 - 15 septembre-15 octobre 2003, cet article :

 

Deux publications (Choix de lettres et Carnets) permettent de mieux cerner l'homme que fut Henri Thomas (1912-1993)

Qui était cet homme voué tout entier à son travail d'écriture, n'aimant pas les honneurs officiels il refusa tout de même la Légion d'honneur et déclina une invitation à entrer à l'Académie française , forant chaque jour ou presque et adoptant plusieurs formes littéraires (romans, nouvelles, poèmes, critiques) pour ramener les pépites qui font de son univers un lieu si particulier ?

La parution simultanée de deux ouvrages complémentaires on lira les carnets américains à la lumière des lettres envoyées par Thomas à la même époque permet de faire une part de lumière sur un écrivain dont les lecteurs restent encore trop rares aujourd'hui.

Et pourtant, parce qu'elle est empreinte de l'inquiétude permanente de vivre et nourrie de pudeur, l'oeuvre de Henri Thomas se révèle le plus souvent d'une force redoutable. Difficile de rapprocher l'écrivain de ses contemporains. On pourrait, peut-être, lui trouver quelques traits communs avec un autre singulier du XXe siècle, Emmanuel Bove (1898-1945), même si chez Thomas, la noirceur est moins affichée, presque souterraine. Un espoir indéfectible la voile, un certain appétit d'exister malgré tout.

Le choix de lettres établi par Joanna Leary (lire ci-contre) constitue le très beau résultat d'un travail titanesque. En effet, comment choisir 297 lettres parmi les 4 000 missives retrouvées et surtout, comment parvenir à construire grâce à elles un livre aussi haletant ?

Les lettres rassemblées s'étalent sur soixante-dix ans, de 1923 (l'écrivain a onze ans) à 1993 (date de sa mort) ; elles couvrent donc une bonne partie du vingtième siècle. Jeune soldat aux prises avec une invraisemblable guerre puis démobilisé, traducteur pour la BBC à Londres avant de devenir professeur aux États-Unis, bientôt écrivain réfugié sur l'île d'Houat, etc. Thomas, depuis son départ des Vosges où il est né, passera sans cesse d'un lieu à un autre, s'attachant chaque fois à trouver de quoi vivre pour écrire et un environnement un tant soit peu propice à la création.

Fort d'une belle structure, chapitré selon les périodes de la vie de l'écrivain, ce livre propose des notices précieuses sur certains anonymes destinataires des lettres. Mais pour autant, ces repères n'alourdissent en rien l'ouvrage et les lettres de Thomas se lisent comme le roman d'une vie mouvementée et difficile.

Dans ses lignes adressées entre autres à Gide, Dhôtel, Paulhan, Jaccottet, au poète Armen Lubin ou au traducteur Pierre Leyris, Thomas livre de nombreuses réflexions sur ses projets d'écriture : " Je vois pour les années à venir trois choses à écrire ; je me suis mis à la première et cela se développe comme un gros polype assez dégoûtant, un cancer d'encre au sein de mes cahiers ; je l'aime, j'y respire dans un monde à moi " (1937) ; l'évidence de l'écriture : " Je crois que la fiction d'un bon roman est une réalité en soi aussi cohérente, serrée je dirais : fatale, que la réalité nue elle-même, et qu'il n'y a pas de bon roman sans cette nécessité inéluctable qui surgit à un moment donné, après les tâtonnements ; c'est comme une figure qui naît dans la tapisserie, de quelque sorte qu'on jette les fils, pourvu que la main soit possédée par le vrai démon de la fiction " (1939) ou encore la difficulté à vivre : " Ma part a été de me trouver souvent dans des situations " impossibles ", ainsi professeur en Amérique alors que je n'avais enseigné nulle part marié à une folle, etc. puis à une femme qui meurt plus jeune que moi de quinze ans et puis l'énigme de ma fille qui grandit et me voit . Ces sortes de changements et de renversements dans la réalité, je ne pouvais qu'essayer de les compenser par quelque chose d'invariable en moi et ce ne pouvait être que l'écriture, qui implique une certaine fermeté. " (1969).

Les carnets américains proposés par les éditions Le Temps qu'il fait sous le titre De profundis Americæ apportent un éclairage différent sur l'écrivain. L'auteur du Promontoire avait pour habitude de coucher régulièrement ses impressions sur le papier. Sous la forme de notes courtes destinées à l'écrivain lui-même, les carnets couvrent la période de deux ans (1958-1960) durant laquelle Thomas fit l'expérience de l'enseignement à l'université de Brandeis, près de Boston. L'écrivain y décrit une Amérique imbécile, obsédée par le profit et l'automobile : " Le produit le plus commun de cette civilisation, c'est le bonhomme ventru, bouffi, maussade (méfiant), le cigare aux lèvres. Il n'a pas fait cinq kilomètres à pied depuis dix ans. " L'homme repartira profondément dégoûté par la société américaine. On est frappé, à la lecture, par l'actualité des observations de Thomas.

En empruntant des chemins différents, ces deux ouvrages parviennent au même résultat : faire retentir la voix quotidienne de Thomas, celle qui au-dehors de la fiction et malgré la posture inévitable de l'écrivain rédigeant une lettre, livre une infime partie de l'intimité de l'homme.

Henri Thomas

 

(© Le Matricule des Anges, ses rédacteurs et LeLibraire.com)

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Entretiens de Joanna Leary, avec Bruno Broyart, parus dans Le Matricule des Anges, Numéro 46, 5 décembre 2003.

 

Thomas avait déclaré qu'" il ne voulait pas être vu, après sa mort, autrement que comme il avait vécu ". S'adressant aux divers destinataires, il se présente donc dans les différents rôles que lui a imposés la vie, comme enfant et fils, collégien, soldat, mari et amant, professeur, homme de lettres et ami mais, surtout, c'est la voix du philosophe que l'on entend dans ces lettres.

 

En quoi ces lettres ont-elles à vos yeux une valeur littéraire ?

Elles remettent en cause la définition classique de l'espace épistolaire, voire, la réduction de la distance qui sépare deux correspondants. Thomas tient son destinataire rigoureusement à l'écart, le séduisant par sa maîtrise du langage, comme par ailleurs, il savait si bien faire dans la vie réelle. (Sa réputation de raconteur est légendaire.) Ses lettres ne sont pas la contrepartie d'un échange. Elles ne fournissent qu'un minimum d'éclairage du côté du destinataire.

 

En quoi peut-on dire que l'oeuvre de Thomas s'inscrit dans le XXe siècle ?

Le XXe siècle fut révolutionnaire, par les immenses progrès scientifiques (sur lesquels Thomas n'a cessé de se documenter) et par la contestation des valeurs de la société occidentale. L'oeuvre de Thomas constitue un bloc de résistance, saisissant et témoignant de l'authenticité de la tradition humaniste, qui dépend de la confiance dans la vie et l'amour du prochain. Thomas, lui-même, appartient au corps si cher à la culture française, le corps des " clercs ".

 

Malgré les prix qui l'ont couronnée et les rééditions, comment expliquer le caractère toujours confidentiel de l'oeuvre de Henri Thomas ?

Onze prix dont le Premier Prix du Concours Général en 1931, le Femina en 1961 et le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres en 1992. Plus de cinquante ouvrages, romans, nouvelles, traductions, essais critques, poésie, publiés chez six maisons d'édition et une oeuvre qui s'est peu vendue. Une anomalie curieuse. La critique s'est parfois demandée si Henri Thomas fut victime des tacticiens de la littérature, puni pour son indifférence à leurs jeux.

Est-ce, tout simplement, que l'oeuvre de Thomas n'a pas eu un succès commercial parce qu'elle dérange, parce que son auteur, comme tout explorateur, accepte le risque d'avancer en territoire inconnu, l'abîme qui est l'homme, soumettant tout à l'épreuve.

Indifférent à la politique, Thomas fut fasciné par le mystère de l'homme, le voyant, comme Spinoza (son inspiration majeure) comme victime de sa nature et de la société.

 

Un homme trop discret ?

Henri Thomas a tout fait pour se transformer en mythe de son vivant, étant un curieux mélange d'humilité et d'orgueil. Très tôt, il a pris la décision de se soumettre, intellectuellement, à une discipline rigoureuse qui lui permettrait de s'affranchir du jugement de l'autre. Ce fut un choix courageux, reconnu d'ailleurs très tôt par ses contemporains.

" Pour donner la preuve que cet écrivain était très peu homme de lettres, je noterai que, dès qu'un carnet était rempli, Thomas généralement l'égarait. (...) Sa vie vagabonde ne lui permettait pas d'avoir des dossiers bien classés. Je crois aussi qu'il avait confiance dans l'avenir ; tout se retrouverait au moment voulu. Écrire était pour lui un exercice spirituel. L'important était d'avoir l'esprit agile et ordonné. L'ordre apparent, l'ordre des choses, lui paraissaient très secondaires. Il ne s'en préoccupait guère. " Jacques Brenner, Lumières de Paris (Grasset et Fasquelle, 1983).

 

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Benoît Broyart, dans Le Matricule des Anges, n° 39, 15 septembre - 15 octobre 2003, a consacré une note de lecture à ces volumes Le Plein jour et L'Ingrat suivi de L'Impersonnel, Le Temps qu'il fait, 136 et 138 pages, 14 e chacun.

 

Trois inédits de Henri Thomas paraissent, dont un très beau récit, Le Plein Jour.

L'occasion de redéfinir la place que pourrait occuper l'écrivain dans l'espace littéraire contemporain.

 

Pour quelles raisons la voix de Henri Thomas se distingue-t-elle des autres? Pourquoi garde-t-on le timbre si particulier de ses romans des années dans la tête? On cherchera en vain une réponse courte et efficace à ces questions. On rêverait pourtant d'expliquer en deux mots pourquoi Henri Thomas (1912-1993) est sans doute l'un des plus grands écrivains français du siècle dernier, avec une oeuvre forte de seize romans, neuf recueils de poèmes et d'une belle série de nouvelles et d'articles critiques. Oui, on rêverait que quelques mots suffisent aux potentiels lecteurs et qu'ils se ruent bientôt dans les librairies pour faire connaissance avec l'écrivain. Signalons, si de telles intentions vous travaillaient et que vous aviez la chance de n'avoir pas encore rencontré l'univers clair-obscur de l'auteur, que certains de ses romans sont disponibles dans la collection "L'Imaginaire" de Gallimard.

La voix de Thomas, si elle est subtile, toujours en demi-teinte, véhicule une puissance poétique peu commune. Ce paradoxe constitue sans doute en partie la marque de fabrique de l'auteur. Dans Le Plein Jour, un homme regarde la ville, à un moment, par la fenêtre d'un taxi : "Une rue tourne et passe dans la vitre comme une journée entière, avec sa fatigue." Les mots de Henri Thomas semblent agir sans jamais forcer le passage. Ils sont les outils d'un observateur qui cherche à définir la nature des sensations, sans détours. Ses textes portent également en eux une forme presque obscène de sincérité et une douleur qui ne semble pas vouloir finir. La particularité d'une telle parole est bien d'être la voix d'un poète perdu entre la rêverie et la confrontation directe avec le monde. C'est comme ça, l'homme chez Henri Thomas s'approche de l'autre comme la vague lèche le rivage puis brusquement, inéluctablement, il repart dans l'isolement. C'est pourquoi les textes de l'écrivain se placent toujours entre douceur et violence.

Dans L'Ingrat, un jeune homme se heurte à un mal très répandu dans l'univers du romancier. Ici, le rapport à l'autre est si problématique qu'il devient, pendant un moment, impossible : "Une matinée passée toute entière à fortifier la même résolution, à la promener sous le ciel qui lui convient, à la retrouver pour ainsi dire au fond de la fatigue, et de la faim, amène sans qu'on s'en doute de grands changements; celui qui promène ainsi une pensée glisse peu à peu bien loin de ce qui l'entoure; il abandonne toute une part de lui-même, il tombe dans une sorte d'indifférence ensommeillée à l'égard de tout ce qui n'est pas sa résolution et, comme tous ceux dont les facultés se sont longuement reposées, dès qu'il s'éveille de sa songerie, il est infiniment plus sensible qu'avant à ce qu'il retrouve autour de lui."

Prix Médicis en 1960 pour John Perkins et prix Femina en 1961 pour Le Promontoire, si l'écrivain a été souvent récompensé de son vivant, il bénéficie aujourd'hui d'un lectorat d'initiés qu'il serait vraiment temps d'élargir. Après un Cahier Henri Thomas paru en 1998, Le Temps qu'il fait a choisi de publier trois textes inédits de l'écrivain, un récit achevé Le Plein Jour, daté de 1969, ainsi que deux débuts de récits, L'Ingrat et L'Impersonnel, dont la datation est moins certaine. Dans tous les cas, ces trois textes sont bien antérieurs au décès de l'auteur. C'est donc que Thomas lui-même n'avait pas jugé bon de les publier. Ce qui oblige forcément le lecteur à se poser, avec Paul Martin le préfacier, la question suivante : quelle est la raison d'être de ces publications? Dans son introduction, le spécialiste de Henri Thomas élude le problème en posant ces trois textes de l'ombre comme des victimes de la négligence de leur auteur, considéré comme un "rêveur subtil".

Le résultat, c'est qu'on ressent une frustration inévitable à la lecture du volume contenant L'Ingrat et l'Impersonnel. Inachevés, ces textes s'arrêtent brutalement, comme si on avait arraché une partie d'un ensemble fini, déchiré le livre en deux. Ce qui prouve évidemment l'exigence de l'écrivain face à ses textes. Ces deux commencements sont loin d'être des ébauches en effet mais ils demeurent la moitié finie d'un ensemble qui n'existe pas en réalité. L'Ingrat et L'Impersonnel sont des "matrices", comme les définit très justement Paul Martin dans sa préface. Ils contiennent des thèmes chers à l'auteur -l'enfance, l'errance et la difficulté à être-, et pourraient pour cette raison avoir servi de réservoir à d'autres récits de l'écrivain. Seuls les familiers de l'oeuvre accueilleront une telle publication avec enthousiasme. Malgré leur intérêt indéniable, ces deux récits ne constituent pas des portes d'entrée privilégiées dans l'oeuvre de Henri Thomas.

Il en va autrement pour Le Plein Jour. Composé en 1969, le récit tient une place particulière dans le travail du romancier. En effet, Thomas ne publia aucun roman entre 1970 et 1985, période de son installation en Bretagne. La beauté du Plein Jour est en partie due à la terrible image que donne l'écrivain d'une confrontation entre deux générations. Ici, père et fils s'observent douter du monde et se répondent curieusement sans se parler : "Ce que Lucien attend du jour qui vient, il est certain tout à coup que son père l'a vu depuis longtemps, à force de vivre comme il a fait, d'un ratage à l'autre, et cela veut dire qu'il s'est arraché des engrenages successifs, un peu plus esquinté à chaque fois, pauvre père, comme l'ivrogne qu'on expulse." Ce récit est un texte poignant, tendu de bout en bout. La langue de Henri Thomas y véhicule une rage rentrée et parvient à peindre la douleur véritable d'un fils qui regarde son père se perdre.

 

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Louise Herlin offre une artilc inédit à propos de Le cinéma dans la grange, Ed. Le temps qu'il fait, 1992 :

 

 

Henri Thomas possède ce don de passer tout entier dans son

écriture - de s'effacer devant elle. Attentif au détail qui donne la tonalité - l'ombre d'un promontoire sur la plage au couchant, un ciel au crépuscule, la couleur verte ou rouge d'une robe, la sottise des propos qu'échangent les vacanciers -, sa phrase s'invente sans hâte, lente et sûre, imprévisible, sous les yeux du lecteur. Rien d'imité. Pas de modèle préalable. L'auteur jamais ne fait écran à ce qui s'écrit par sa main. Le récit, à première vue réaliste, baigne dans un climat un peu irréel. Les personnages jaillissent de quelques traits sur lesquels les projecteurs sont braqués. Le reste demeure dans le non-dit. Cela donne des clairs-obscurs où certaines scènes, comme la séance de cinéma dans la remise bondée, prennent un relief quasi onirique. L'éclairage, subjectif, infléchi par les tourments du jeune Roger Bourcier - qui rêve d'amour mais que ses hésitations et maladresses enferment toujours plus dans sa solitude - jette un jour cru sur les préoccupations et occupations de ce petit monde. M. Trudaine couche avec la bonne de ses enfants, Paul avec Juliette. Paulette et Roger sont travaillés par le désir mais restent chacun dans ses rêveries. Du bonheur entrevu, que manque le jeune homme ombrageux, la figure gracieuse du petit frère dePaulette, qui pris d'affection pour lui, voudrait le rapprocher de sa soeur, est comme une incarnation touchante.

Louise Herlin

 

 

 

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